
Prendre le frais, 2 février 2025
Dernier jour de ciel bleu anticyclonique, nous décidons de faire un tour sur le mont Aigoual…
Les quatre jours de ciel limpide ont eu raison de la neige sur la route jusqu’au parking de la station météo, même si le chasse-neige n’a pas fait trop d’effort en ne dégageant qu’une voie. Les multiples passages des visiteurs ont tassé la neige la transformant en patinoire jusqu’à l’escalier de la tour de vision panoramique.


Pour une fois Eole est absent et le fond de l’air, bien que frais, est acceptable sous le rayonnement d’Apollon.

La table d’orientation nous permet de repérer les sommets lointains malgré un voile atmosphérique. Le Mont Ventoux vogue sur la brume de la vallée du Rhône et au plus loin, la chaîne du Mont Blanc se distingue nettement avec les jumelles. Au Sud, le voile est plus épais et l’on devine seulement la Camargue, les étangs côtiers de la Méditerranée et le Pic St Loup qui émerge avec ses 658m à 42 km de distance.


Profitant sans doute du dernier jour de beau temps, des agriculteurs ont allumé des feux d’écobuage*. Les fumées montent verticalement puis s’étalent en écran à la vision lointaine. Nous ne verrons pas cette fois-ci le Plomb du Cantal ni le massif du Sancy dans le Puy de Dôme. Nous nous contenterons des sommets lozériens.

Nous décidons d’aller jusqu’au sommet qui prolonge la crête de l’Aigoual vers l’Est, petit sommet qui n’a pas de nom malgré ses 1536m.


Une pancarte indique les sources du Tarnon à 100m, bizarre car une fois rentré à la maison je vérifie que celles-ci sont dans une autre vallée à plus de 2,5km !
La source proche s’appelle fontaine de Trépaloup. Le ruisseau qui naît dans le ravin en dessous s’appelle le Trépaloup, il rencontre ensuite la Massevaques qui coule dans les gorges sauvages du Tapoul pour se jeter finalement dans le Tarnon.
Le toponyme Trépaloup vient de l’occitan « trapa »: trappe, piège. Souvenir du temps où les loups nombreux étaient piégés par différents procédés. A noter que les loups sont revenus sur le massif de l’Aigoual où les hardes de cerfs, en surnombre, leurs fournissent un réservoir de proies conséquent.

Au Sud-Ouest du mont Lozère, les Rochers de Trenze me font rêver d’une randonnée difficile avec beaucoup de dénivelé. C’est loin de chez nous et il faudrait dormir à proximité. Ça sera nos petites vacances !


Nous revenons à la station en passant par la route interdite à la circulation, heureusement pour ce petit bonhomme accueillant.

Cette petite marche dans la neige nous a ouvert l’appétit. A peine avons-nous commencé de grignoter quelques fruits secs, qu’une douzaine d’Accenteurs alpins viennent se poser sur une terrasse au-dessus de nous.
Au sol, ils sont assez mimétiques, ils picorent à la recherche de minuscules graines.



J’aurais bien aimé observer des Niverolles alpines mais les dernières notées sur l’Aigoual l’ont été le 13 janvier.
Un dernier abricot et retour sur Comayras. 100km aller-retour pour notre « Everest local », c’est pas très écolo alors une fois de temps en temps !
Jean-Luc Herzog