oiseaux

L’oasis du causse, chapitre 3, juillet 2025

La saison de la nidification des Faucons pèlerins étant finie, le suivi d’autres espèces aussi, que vais-je faire de ma vie ?

Je vais en profiter pour faire une peu de photographie animalière.
Je jette mon dévolu sur la lavogne du Luc où j’ai déjà eu, par le passé, de bonnes surprises.
(article déjà paru  » l’oasis du causse »).

Lavogne du Luc

C’est aussi l’occasion d’observer des espèces moins courantes, difficiles à voir ou à détecter pendant des sorties sur ce secteur. Je pense au Bec-croisé des sapins que j’ai déjà aperçu une fois sur la lavogne mais jamais dans mes randonnées sur la zone.

Je vais utiliser un affût de la marque Tragopan, cadeau de participants à une semaine ornithologique que j’avais organisée sur le Causse Méjean. Je vais aussi tenter un affût fait de filets de camouflage divers, suspendus aux branches d’une haie.

Affût tente Tragopan

L’affût Tragopan est assez spacieux, muni de nombreuses ouvertures, facile à monter mais quand on pratique souvent. Il est assez encombrant et relativement lourd. Impossible de le laisser sur place : je ne connais pas le propriétaire de la lavogne et j’aurais trop peur de me le faire voler.

Les filets de camouflage ne sont pas très lourds si bien que le vent les agite dès qu’il souffle.

Affût fait de différents filets

Les oiseaux s’habituent aux affûts mais le plus gros problème, c’est la lentille de l’objectif qui fait comme un gros œil. Big brother vous regarde !

Je teste différents endroits pour placer l’affût. Aucun n’est idéal mais chaque emplacement apporte son lot de surprises. De plus le niveau de l’eau baissant chaque jour, les oiseaux se déplacent en différents points.
Les plus nombreux sont les Pinsons des arbres. Normal, c’est l’espèce la plus courante dans toute la France.

Pinson des arbres, toujours aux aguets

Ensuite viennent les Bruants zizi, bien reconnaissables avec leur gorge noire pour les mâles. Pour les femelles et les jeunes, il est plus difficile de les différencier des Bruants jaunes du même type, surtout une fois mouillés. Toutefois, la couleur de leur croupion permet de les reconnaître : roux pour les Bruants jaunes et gris pour les zizis.

Bruant zizi mâle

Pas de croupion roux c’est un Bruant zizi.

Bruant zizi juvénile
Bruant zizi femelle

Les mâles de Bruants jaunes sont faciles à reconnaître, pas de gorge noire et jaune bien marqué.

Bruant jaune mâle

Une croyance populaire attribuait au Bruant jaune la capacité magique de guérir la jaunisse, par un seul regard échangé avec le malade.

Bruant jaune mâle
Bruant jaune femelle

A chaque fois, j’ai pu observer plusieurs Bruants jaunes venant boire et se baigner. Pourtant je n’ai vu et entendu qu’une fois cette espèce proche de la lavogne mais jamais sur le Causse Noir. Encore des prospections en perspective.

Deux fois, je suis revenu sans clichés exploitables. Heureusement j’ai pu immortaliser de belles surprises.

Un rapace se pose sur ma gauche, je pense aussitôt à une Buse variable mais une fois l’œil au viseur j’ai la chance d’y voir une Bondrée apivore (Pernis apivorus). Son iris jaune la différencie de la buse.

Personne dans les environs

La Bondrée est un rapace migrateur se nourrissant du couvain des bourdons et des guêpes. Elle est capable de déterrer les nids. Elle arrive en mai et repart dès la fin août et en septembre pour l’Afrique. La migration au Pays basque bat son plein (le rush) autour du 28 août et on peut y compter facilement plus de 3000 oiseaux en une journée sur le col d’Organbidexka.

« Ma » bondrée inspecte rapidement les environs et marche d’un pas décidé vers l’eau mais rapidement elle disparaît dans les joncs. Ne la voyant plus, je rate la photo de son envol.

En route vers l’eau
L’art de disparaître

Les Grands Corbeaux sont réputés pour être méfiants. En voici deux qui se posent sur les rochers dominant la lavogne. Leur bec est impressionnant. Un ancien garde du parc national des Cévennes les appelait les blousons noirs, toujours à la recherche d’un mauvais coup à faire. Je manœuvre lentement l’objectif vers eux pour ne pas les alerter.

Grand Corbeau

En France, le Grand Corbeau habite les régions montagneuses : Pyrénées, Alpes, Vosges, Jura, Massif central, Corse ainsi que les falaises côtières des départements bretons (sauf l’Ille et Vilaine) et du Cotentin. Dans le Finistère et les Côtes d’Armor, il s’installe dans les carrières. Les persécutions du passé (tirs directs, destruction des nids, piégeage, empoisonnement…) ont éradiqué ces corvidés de nombreux départements.

Grand Corbeau pensif

Un des individus ramasse un morceau de bois et se promène avec. Son acolyte vient le voir et finalement le morceau est abandonné.

La mise au point en fonction vidéo de mon boîtier reflex n’est pas fantastique mais voilà une courte séance du bain d’une jeune Mésange charbonnière. Cliquez sur l’image pour démarrer la vidéo.

Bain d’une jeune Mésange charbonnière

Une oiseau que je ne pensais pas voir, un jeune Pic vert bien boire. Son plumage tacheté et l’absence d’une moustache bien marquée renseigne sur son âge.

Pic vert juvénile
Pic vert juvénile

La suite au prochain chapitre.

Jean-Luc Delamare

Jean-Luc