Les yeux plus gros que le ventre ! 8 septembre 2023
Balade dans les gorges de la Jonte avec nos amis de l’Ardèche, direction l’ermitage St Michel. C’est « une classique » des randonnées du Causse noir et des gorges de la Jonte et c’était la première sortie que nous avions faite après notre installation à Comayras…
Nous commençons la randonnée. Déjà 11h10, c’est l’inertie des groupes et nous ne sommes que 4 ! Nous partons de Peyreleau, « petite cité de caractère » comme dit le panneau à l’entrée du village.
L’ermitage est plutôt un petit château en ruine construit sur des pitons calcaires. L’accès ne devait pas être très aisé habillé en armure ou pour la châtelaine engoncée dans ses longues robes. Pour profiter pleinement du site, il ne faut pas hésiter à grimper au sommet d’un rocher plateforme grâce à une échelle fixe vieille d’il y a 100 ans. Au sommet la vue sur les gorges est magnifique !
Après avoir grillé au soleil ardent de ce début septembre et grignoté quelques chips et fruits secs, nous redescendons vers la Jonte. Arrivé en premier sur le sentier du bas, je m’assois sur une pierre et aussitôt mon attention est attirée par un bruit dans des feuilles mortes. Je suppose que c’est un petit rongeur mais j’aperçois un Lézard à deux raies (c’est le nouveau nom de notre ancien Lézard vert pour des histoires d’ADN…) en lutte avec ce que je prends pour un serpent au premier abord. Coup de jumelles et j’identifie le serpent comme une énorme chenille de sphinx. Je n’ai pas d’appareil photo mais mon ami Pat arrive avec le sien équipé d’un zoom.
Le lézard tient la chenille vers la tête, celle-ci se contorsionne énergiquement.
Le lézard n’a pas de dent, même s’il peut pincer très fort, je ne vois pas comment il pourrait déchirer la peau résistante de la chenille.
Le lézard est têtu mais la chenille aussi et le combat se prolonge.
Nous resterions bien jusqu’à la fin du spectacle mais il est déjà 14h05 et nos ventres réclament un vrai repas. Nous abandonnons notre ogre à son hypothétique festin et partons vers le notre.
A la maison, nous recherchons le nom du papillon de cette chenille dans un livre et sur internet. Ce sphinx me pose des problèmes mais je finis par conclure que c’était une chenille de Sphinx demi-paon (Smerinthus ocellata). C’est un grand papillon de nuit qui porte deux ocelles sur la face supérieure des ailes postérieures, malheureusement je n’ai pas de photo à vous montrer, vous en trouverez sur internet.
Cette chenille se nourrit principalement sur les saules, les peupliers, les noisetiers, les pommiers et les pruniers. La nymphose se produit dans le sol. C’est sans doute là que le lézard a attrapé sa proie quand elle cherchait où s’enfoncer sous terre.
Merci à Pat pour ses photos qui m’ont permis de relater cette observation peu courante.
Jean-Luc Lénigme