RDV à Millau avec notre amie Lily pour aller observer les castors. Ce n’est pas l’endroit le plus sauvage de la région mais on est presque sûr d’en voir…

Un chemin carrossable longe le Tarn à Millau en face de la commune de Creissels, mais je n’ai jamais vu de véhicule y circuler. Par contre le lieu est très fréquenté par les promeneurs, les propriétaires de chiens, les joggeurs etc… Les castors doivent être habitués à ces allers-venues et sortent relativement tôt pour que nous puissions faire des photos.

Je m’installe au plus près de l’eau et malgré la chaleur je me camoufle avec poncho, cagoule, casque, gants. Je ne sais pas si c’est vraiment nécessaire puisque l’ami de Lily photographiera un castor à quelques mètres de lui sans être camouflé.

C’est la deuxième fois que je viens sur ce site. La première fois ne m’avait pas enthousiasmé. C’était en hiver et les berges plutôt nues laissaient pointer des parpaings, des bouteilles vides, des bouts de de ferraille, des morceaux de bâches plastiques et toutes sortes de choses inesthétiques. Aujourd’hui la végétation recouvre ces déchets.

Un castor remontant le courant sur la berge d’en face apparaît comme par enchantement.

J’ai de la chance, il remonte rapidement sur la berge face à moi.

Le Castor d’Europe est notre plus gros rongeur. Les femelles, généralement plus grandes que les mâles, peuvent peser de 20 à 25 kg et mesurer de 80 à 100 cm, plus 35 à 40 cm pour la queue. Malgré cette taille respectable, il n’est pas toujours évident de le repérer quand il nage car il ne laisse que sa tête émerger.

Au printemps, le castor mange beaucoup de feuillage et l’on trouve moins de branches écorcées, relief de ses repas. Ses préférences pour le saule et le peuplier sont évidentes en voyant les arbres rongés mais sur les plantes herbacées ses goûts sont moins systématiques, tout dépend de la végétation rivulaire. Le maïs de champs cultivés proches des rivières est consommé. En divers endroits du Tarn, j’ai remarqué sur ses zones de réfectoires de l’armoise et des tiges de topinambour.

Les membres antérieurs du castor sont courts et grêles. Comme les autres rongeurs, il est habile de ses mains pour tenir sa nourriture.

La fourrure du castor très dense est formée de 2 types de poils comme la loutre. La bourre est composée de poils très fins de 0.01 mm de diamètre, longs de 1 à 3 cm. Les jarres sont des poils longs et raides de 0.2 mm de diamètre, longs de 5 à 7 cm.

La bourre est abondante sur le ventre avec 23 000 poils au cm². Elle assure l’isolation thermique en stockant l’air pendant l’immersion. Les jarres protègent la bourre des frottements.

Après un premier repas, mon castor retourne à l’eau et je finis par le perdre car la végétation de ma rive me le cache.

Cet individu sera vu plus en amont, par mes amis, en train de faire sa toilette.

Jean-Luc Vebron