Le retour de Jean le blanc, 22 mars 2022
Il y a un an tout juste, Cécile arrivait à Comayras, moi j’étais arrivé la veille. Pour fêter l’anniversaire de notre emménagement, Jean le blanc est venu nous saluer en faisant le Saint Esprit dans notre vallée…
Pendant un de mes allers-retours maison/garage pour le bricolage, un rapace sur la serre d’en face attire mon attention. Sus aux jumelles. Au premier coup d’œil, j’identifie un oiseau que j’attendais avec impatience : le Circaète Jean le blanc, un rapace mangeur de reptiles. Le printemps est vraiment là !
Comme ce rapace se nourrit de reptiles, il est obligé de migrer vers des contrées chaudes pendant l’hiver. Il part donc vers l’Afrique pour un voyage de 4000 à 5000 km où il atteint la zone sahélienne et les savanes à acacias sur une dizaine de pays. Il est absent de chez nous d’octobre à mi-mars. Il niche dans les deux tiers sud de la France.
Il tient son nom de la couleur de la face inférieure de son plumage. Son envergure, de 1,60 à 1,80 m, en fait un grand rapace. Sa grosse tête permet de le différencier facilement d’une Buse variable claire quand celle-ci pratique le vol stationnaire (l’oiseau reste immobile en l’air porté par le vent). Dès mars, les premiers reptiles sortent de leurs cachettes hivernales pour se chauffer au soleil, souvent sur des pierriers. Le circaète inspecte longuement les pentes ensoleillées, les bordures de bois ou de haies pour chercher ses proies. Les reptiles sont avalés tête en premier. Il n’est pas rare de voir un circaète voler avec la queue d’un serpent qui dépasse du bec.
La Lozère et l’Aveyron abritent de belles populations de ces rapaces sur leurs zones calcaires comme les Causses.
Il existe une grande variation de plumage sur la face inférieure chez les circaètes. J’ai déjà montré les photos suivantes dans l’article « le vent du Méjean » mais je n’ai pas fait de nouvelles photos depuis.
Prouver la reproduction de cette espèce n’est pas chose facile. Les parades sont courtes mais les festons* des mâles sont bien visibles au dessus de la zone de nidification. Quand la femelle couve, le mâle peut ne revenir au nid qu’une ou deux fois par jour. Le couple est relativement fidèle à son site de nidification ; quand un emplacement est connu, il est alors plus facile de trouver le nid. Malheureusement, je ne connais aucun site mais ce n’est pas une raison pour ne pas chercher. A suivre…