Incursion sur le Causse Bégon, 29 mai 2021
Partis pour la matinée avec une animatrice de la LPO Grands Causses, observer de loin le site de réintroduction des Gypaètes barbus, nous décidons d’aller visiter le petit Causse Bégon dans l’après-midi. Il est délimité par les gorges du Trévezel et celles de la Dourbie. Il s’inscrit dans un quadrilatère formé par Cantobre, Trèves, St Jean de Bruel et Nant. La majeure partie de ce causse est dans le Gard, l’autre partie dans l’Aveyron.
La partie Ouest du causse est un paysage caussenard typique : pelouses calcicoles de parcours à moutons avec les incontournables « clapas » (tas de cailloux) et champs cultivés dans les fonds et dolines.
Avant notre arrivée à Causse-Bégon (Gard, commune de 22 habitants), nous observons déjà 2 mâles de Pies-grièches écorcheurs en bord de route et, une fois sortis de la voiture, le chant du Bruant proyer retentit. C’est un bon début.
J’ai décidé cette incursion car peu de données sont disponibles dans la base de données Languedoc-Roussillon. J’espère aussi y trouver la Pie-grièche méridionale bien que la dernière observation date du 16 septembre 2018. L’enquête Pie-grièche méridionale de 2018 n’avait pas permis de découvrir un oiseau. Il faut revenir au 28 mai 2015 pour une observation au printemps. L’espoir fait vivre !
La première partie de notre prospection se déroule sur un milieu caussenard. Un mâle de Caille des blés lâche son typique « paie tes dettes, paie tes dettes », onomatopée qui facilite la mémorisation de son chant. La caille est un oiseau toujours difficile à voir, il faut beaucoup de chance pour l’observer traversant un chemin. Je me souviens avoir tourné autour d’un genévrier sur le Causse Méjean sans voir l’oiseau qui chantait dès que je m’éloignais. Dans une haie, une Fauvette orphée lance son chant que je commence à bien reconnaître, rien à voir avec les autres fauvettes. Je l’aperçois un court instant, normale pour une fauvette.
Premier mâle de Pie-grièche écorcheur (PGE), puis deuxième à quelques dizaines de mètres. Nous avons un principe avec mon ami Jean-Christophe : quand tu vois un mâle de PGE, cherche le second ! Sur cette première partie nous comptons 2 mâles et 2 couples.
Nous entrons dans le département de l’Aveyron et le chemin descend dans les bois, nous n’entendons pas grand chose.
Nous quittons le chemin pour un sentier qui mène au tombeau du géant, un dolmen.
Le chemin continue dans un bois clair et des pelouses arborées mais plutôt vides d’oiseaux. Pour le botaniste en herbe que je suis, il reste toujours les fleurs à découvrir.
Nous trouvons une orchidée pas encore observée depuis notre installation en Aveyron, Platanthera chlorantha.
La troisième partie de la randonnée nous ramène sur le causse gardois. 24 Craves à bec rouge se nourrissent dans une prairie. Nous retrouvons les Pies-grièches écorcheurs avec une densité étonnante. 11 mâles et 1 couple jusqu’au retour à notre point de départ. Et nous cherchons seulement sur 100m de chaque côté du chemin. C’est donc 13 mâles et 3 couples, plus 3 mâles sur la route avant le village que nous aurons aperçus cet après-midi.
Cette première incursion me satisfait même si je n’ai pas découvert de Pie-grièche méridionale et si nous n’avons vu aucun Traquet motteux. Alouettes lulu, Bruants proyers, Fauvette orphée, Cailles des blés ont agrémenté notre balade. J’aimerais bien y revenir dans quelques semaines pour voir la reproduction « des écorcheuses ». Beaucoup de mâles, mais où étaient les femelles ? Sur les nids ? Quelques questions restent à élucider.