Insectes

Devinette de sphinx, août 2025

« Jean-Luc, viens voir, j’ai trouvé une belle chenille« , bien souvent Cécile me dégotte des trouvailles pour le blog !

Aujourd’hui, c’est une chenille de papillon de nuit, un sphinx, en raison de sa petite corne, mais lequel ? J’avoue que google-lens est une application sur smartphone bien pratique pour identifier plantes ou insectes mais il est bon de toujours vérifier avec un guide. J’utilise le guide des chenilles d’Europe aux éditions Delachaux et Niestlé (toujours disponible sous une autre couverture).

Que deviendra ce joli boudin vert ?

Les chenilles de sphinx sont caractérisées par cette corne, appelée scolus, à l’apex (extrémité) du corps, .

Scolus bleu, un détail à prendre en compte pour l’identification

Google-lens me propose plusieurs réponses et la plus plausible est celle du Sphinx du tilleul.
Je vérifie quand même sur le guide avec les planches et le texte. J’en arrive à choisir la chenille 7 …

… qui me mène à Mimas tiliae, soit le Sphinx du tilleul. J’effectue d’autres recherches qui me confortent dans mon identification.

En triant de vieilles photos, je tombe sur un cliché pris en Loire-Atlantique sur notre carrelage et j’identifie ce papillon comme étant un Sphinx du tilleul. Comme quoi trier ses photos a du bon.

Imago de Sphinx du tilleul

Je suis en train d’arroser les tomates au crépuscule quand un gros papillon nocturne vient butiner en vol stationnaire des fleurs de courges. Je cours chercher mon filet à papillon, à mon retour il n’est plus là. Mais il ne faut pas longtemps pour qu’il réapparaisse et le premier coup de filet est le bon. Je rentre à la maison avec mon butin, le glisse dans une boîte transparente et je fais une vidéo mais il s’agite trop. Un très court passage dans le frigo le calme et Cécile prend une photo. Il est de belle taille, le corps mesure 5,5 cm de long et son envergure 8,5 cm sans écarter les ailes. Nous ne l’embêtons pas plus longtemps et je le relâche.

J’hésite entre plusieurs Sphinx dont le corps comporte des segments roses et noirs. Il y a les Sphinx du pin, du troène, du liseron. Le choix se porte sur le Sphinx du liseron Agrius convolvuli . D’après sa couleur grise relativement uniforme, c’est une femelle, les mâles sont plus bariolés dans les nuances de gris.
Le dimanche qui suit, nous sommes aux jardins partagés de Mostuéjouls pour récolter les pommes de terre, quand j’aperçois un Sphinx butiner comme un colibri les fleurs des courges marocaines. Sa trompe est incroyablement longue, c’est un Sphinx du liseron. Dommage de ne pas pouvoir le prendre en photo.

C’est un papillon migrateur, la première génération se développe en Afrique du nord puis migre en Europe en mai-juin. Une deuxième génération apparaît en août-septembre. En France, sa reproduction est possible sur le pourtour méditerranéen. Sa chenille est donc difficile à trouver en France mais avec le réchauffement climatique tout devient possible. Le jour où Cécile trouvera cette chenille, je ne manquerai pas de vous faire un article.
En attendant je me contente de l’illustration n°17 en bas de la planche n°26 de la page 183 et du texte page 51 (il faut savoir jongler avec les nombres dans ce guide).


Pour en connaître bien plus sur ce papillon, suivez le lien ci-dessous. Cet excellent site est une mine d’information.

https://www.insectes-net.fr/liseron/liseron2.htm

Jean-Luc Gizeh

Jean-Luc