Côtoyer les grands planeurs, 2 juillet 2023
Ce dimanche après-midi, j’encadre une animation LPO pour observer les Vautours fauves et quelques nids avec leur poussin. Nous partons du bourg de Peyreleau (430m) et avons environ une petite heure de montée pour atteindre les premières plateformes naturelles, d’où nous aurons un regard plongeant sur des nids…
Toutes les photos signées par mon nom datent de l’année 2021.
La vue depuis le sentier permet de contempler un magnifique panorama. Au départ nous avons la vue sur 3 causses, le Méjean, le Sauveterre et le Noir et le rocher de Capluc dont on atteint son sommet en grimpant par des échelles posées au début du 20ème Siècle, « Aie confiance » comme dirait KAA le python du livre de la jungle.
Puis vient la vue sur la vallée du Tarn et la commune de Mostuéjouls avec ses hameaux de Liaucous et de Comayras.
Les falaises du Causse Noir qui dominent le Tarn face à Mostuéjouls laissent apparaître une belle épaisseur de calcaire massif de plus de 50 m. Elles sont dominées par la cote 815 m point culminant de cette bordure du causse. Nous nous rendons donc sur ces avancées, sensations assurées.
Après la « grimpette » nous arrivons sur nos placettes d’observation et pouvons jouir d’un panorama qui nous fait pousser des ailes, enfin presque.
Les Vautours fauves se sont principalement installés pour nicher, sur des vires formées par une interstrate* de calcaire plus friable qui s’est creusé avec le temps par la gélifraction*. Les vires offrent donc un plancher relativement plat et un plafond protégeant des intempéries pour y établir les nids.
L’année dernière la grippe aviaire a fortement touché les poussins de Vautours fauves. Le taux de mortalité avant l’envol chez les poussins est passé de 20% à 70%. Le nombre de couples de Vautours fauves reproducteurs est passé de 920 en 2022 à 806 en 2023. Cette année on voit, sur cette falaise du Causse Noir, beaucoup moins de ces rapaces.
Cette année, cet emplacement de nid n’est pas occupé.
Le nid le plus photographié du site.
Je m’aperçois qu’un fauve adulte près d’un poussin est bagué mais je n’arrive pas à lire les 3 lettres de celle-ci. Quand je retourne à la lunette, il a déjà quitté la vire. Luc, un participant à la sortie, a fait une photo, mais même en l’agrandissant nous n’arrivons pas à lire la bague qui est mal tournée. En cherchant dans les photos de 2021, je retrouve une image où les lettres sont visibles, c’est le même individu 2 ans après, sur le même emplacement de nid !
Nous avons vue sur quelques poussins mais certains sont cachés par la végétation.
Nous assistons à une drôle de scène. Un gros poussin qui se déplace sur une vire régurgite sa nourriture et aussitôt un adulte vient la picorer et l’ingurgite. Le poussin tente de regagner son nid mais se fait maltraiter au passage.
Je suis déçu pour les participants car ce n’est pas le ballet aérien que j’espérais. Les oiseaux ne nous frôlent pas vraiment. Les années se suivent et ne ressemblent pas. Je m’attendais plutôt aux visions suivantes.
Les phases d’atterrissage sont intéressantes à observer et à photographier. A voir la position des ailes, des grandes rémiges, des pattes, de la queue on comprend que l’art du vol met quelques temps à être maîtrisé par les juvéniles.
A l’année prochaine pour un festival de planeurs !
Un grand merci à Luc pour m’avoir donné le droit de me servir de ses images pour illustrer cet article.
Jean-Luc Griffon