Nature

Belle surprise ! 23 février 2022

La journée commence bien, en rechargeant les mangeoires pour les oiseaux du jardin, j’aperçois sur un pierrier deux taches inhabituelles, je cours chercher les jumelles. Pas de doute, ce sont des mouflons mâles…

Je recours chercher la longue-vue et Cécile. Depuis la terrasse nous pouvons les détailler, ce sont des mâles adultes, pas trop âgés car leurs cornes ne sont pas encore impressionnantes. Un autre mâle beaucoup plus jeune est difficile à distinguer dans les broussailles, son pelage n’est pas encore contrasté avec la tache claire sur le dos. Un quatrième individu disparaît rapidement mais c’est un jeune aussi. Jusqu’à présent nous n’avions vu que des femelles avec leurs agneaux et les jeunes de l’année précédente.

Ce n’est pas le tout car j’ai prévu un affût aux loutres au bord du Tarn. J’y passe 2 heures sans rien voir sauf une femelle de Harle huppé qui se pose dans le courant pas très loin de moi. Trop impatient, j’ai sans doute tourné le zoom trop vite et l’oiseau s’envole, je fais trois photos au décollage toutes floues. Bien fait ! La patience est mère de toutes les vertus.

L’après-midi, c’est randonnée depuis la Jonte pour le Causse Méjean. Nous partons à deux voitures, nous laissons un véhicule près de notre arrivée, et nous partons jusqu’au départ de la balade où nous garons le deuxième véhicule. Pour faire une boucle nous serions obligés de marcher sur la route ce qui est dangereux et pas spécialement agréable.

Nous montons aux Horts par une route défoncée qui menait à l’ancienne décharge de Meyrueis. Un passereau traverse devant nous et plonge dans la végétation. Un petit cri aigu à peine audible me fait penser à un bruant. Rapidement l’oiseau réapparaît mais difficile à distinguer. C’est bien ce que je pressentais : c’est un Bruant fou. Oiseau peu commun, il aime les zones pierreuses en pente avec une végétation clairsemée. Depuis notre arrivée dans la région, c’est notre quatrième contact avec ce bruant. Bien que nicheur dans les gorges du Tarn et de la Jonte, nous n’avons pas entendu son chant retentir au printemps dernier lors de nos nombreuses pérégrinations.

Ce nom de fou provient de la facilité avec laquelle il se faisait attraper par les piégeurs
Pas si fou que ça car il est difficile à détecter sur le terrain par sa discrétion

Quelques papillons récemment sortis d’hivernation ponctuent le parcours : Paon du jour, Grande Tortue, Robert le diable.

Paon du jour
La vallée de la Jonte en direction de Meyrueis
La même vallée en direction du Rozier. Au centre, l’arcade des bergers, petit pont naturel

Nous arrivons au hameau des Horts. Seul un petit ensemble de maisons a été restauré comme maisons secondaires. Une belle bâtisse est maintenant en ruines, une autre abandonnée, c’est triste.

Ruines d’une maison caussenarde typique
Nous avons parcouru les 3,8km et les 270m de dénivelé en 1h30, ce n’est pas rapide mais nous regardons les oiseaux !

Maintenant direction Hyelzas. A mi-chemin, j’entends des cris étonnants, j’ai un doute mais non ce sont bien des Grues cendrées en vol qui arrivent du Causse Noir au sud. Je les cherche mais c’est Cécile qui les repère ; elles sont déjà au dessus des gorges de la Jonte. C’est un grand vol en V, j’estime le nombre à 90-100 individus. C’est magnifique et surprenant car les couloirs de migration sont plus à l’Ouest de notre région. Hier sur la base de données, j’ai vu que 15 grues avaient été aperçues lundi 21 février dans le nord du département. Une fois sur le Méjean, elles se mettent à tourner en recherchant une ascendance pour reprendre de la hauteur. C’est vraiment une belle surprise. Dommage que je n’ai pas pris la longue-vue aujourd’hui.

Finalement, elles ne sont que 84
A la recherche d’une ascendance

Rentré à la maison, je verrai sur la base données que la journée aura été riche en passages de ces grands échassiers.
Entre 250 et 300 en fin de matinée vers Eglazines dans les gorges du Tarn, 180 puis 70 à Mostuéjouls et 150 à Peyreleau.

La Jonte en aval de Hyelzas avec à l’horizon les crêtes du Lévézou et ses éoliennes

Arrivés à Hyelzas nous faisons notre provision de fromages de brebis à la fromagerie Fedou : tomme au genièvre, tomme la Souréliette et de la brousse qui est faite avec le petit lait recuit. Si nous nous perdons sur le chemin du retour, nous ne mourrons pas de faim.

Nous descendons sans encombre vers la Jonte par les combes de Marty, le chemin est large puis il se transforme en sentier qui plonge dans les gorges en zigzaguant.

Graines de clématite, une liane

Nous retrouvons la voiture que nous avions laissée en premier et observons encore un Bruant fou pas si fou qui reste dissimulé dans la végétation.

Jean-Luc