A la graine populaire, 8 décembre 2024
L’hiver est arrivé, pas encore très froid mais il est temps de remplir les mangeoires…
Une mangeoire trémie que je remplis avec deux godets, une suspendue avec un godet et le trou du tilleul avec un godet. J’ai acheté 45 kg de graines de tournesol noir bio à la LPO mais je ne tiendrai pas jusqu’au printemps !
Après quelques jours, les Chardonnerets élégants (c’est le nom scientifique) sont déjà une dizaine et squattent principalement la mangeoire suspendue.
L’avantage de la petite taille de ce tournesol, c’est qu’il convient bien au bec des chardonnerets.
Les chardonnerets sont très recherchés par les amateurs d’oiseaux en cage. Bien que protégés, ils font l’objet de braconnage et sont revendus des petites fortunes. La demande est très forte et le trafic lucratif.
Ces fringilles* sont convoités pour leur chant fait de babils et de gazouillis qui se mêlent dans des motifs variés. Des croisements sont effectués avec des canaris pour atteindre la « perfection ». Les résultats de ces hybridations peuvent atteindre de fortes sommes à la revente.
Les mésanges sont toujours nombreuses et font d’incessants voyages pour ne transporter qu’une graine. La Mésange nonnette est plus maline et transporte plusieurs graines à la fois, un couple fréquente le jardin à cette saison.
Avec les Mésanges bleues, les charbonnières sont les plus nombreuses, sans doute une dizaine. Certains couples resteront nicher dans les nichoirs du jardin. La distinction des sexes se fait par la largeur de la cravate noire qui descend en s’élargissant sur le bas ventre pour le mâle.
Faire la distinction des sexes chez la Mésange bleue est beaucoup plus difficile. La calotte bleue serait plus vive chez le mâle. Ces oiseaux sont tellement véloces que le temps d’observation est trop court pour arriver à une conclusion !
Des nouvelles venues cet hiver à nos mangeoires : des Mésanges noires. Une confusion est souvent faite avec le nom de la charbonnière qui devient noire, comme le charbon.
Elle sont de petite taille mais leur tête est assez grosse, pas de jaune dans leur plumage et pas de différence de plumage entre les sexes.
Inféodée aux boisements de conifères, la Mésange noire est assez rare aux mangeoires. A proximité des forêts de résineux ou dans des jardins et parcs plantés de ces arbres, sa présence peut être régulière.
Pour le moment les Verdiers d’Europe ne sont pas nombreux et heureusement pour les autres oiseaux. Une fois installés à une mangeoire, ils chassent tous les autres et consomment une telle quantité de graines que les mangeoires sont vite vides.
Mais le plus rare et le plus imposant des passereaux qui viennent se nourrir aux mangeoires, c’est le Grosbec casse-noyaux.
C’est toujours avec une grande excitation que je salue la venue de cet oiseau dans notre secteur. Les forêts de conifères ne font pas partie de sa niche écologique, il préfère les boisements de feuillus. En Aveyron, c’est un nicheur rare. Difficile à observer, ce sont ses cris qui le « trahissent », même s’ils sont assez ténus et insignifiants. Je n’ai jamais entendu son chant que je qualifierais avec les mêmes adjectifs.
Dans un précédent article, j’avais fait remarquer la forme particulière de l’extrémité des rémiges.
Ce sont oiseaux très méfiants toujours sur le qui-vive, un mouvement trop brusque devant la fenêtre et ils s’envolent. Les autres espèces ne s’en plaindront pas car il fait le ménage autour de lui.
La femelle du grosbec est moins contrastée, plus terne.
Les Pinsons des arbres peuvent être assez nombreux, beaucoup mangent les graines tombées au sol. Ils sont moins à l’aise sur la mangeoire trémie et la suspendue. Les mâles sont en plumage d’hiver avec leurs couleurs plus ternes.
Mais qui est ce nouveau venu à droite ?
Toujours attendu, voici le Pinson du Nord.
Ce pinson ne niche pas en France, c’est seulement un hivernant. Il niche dans les forêts boréales de la Scandinavie à l’extrême Est de la Sibérie. Quand les conditions de ressources alimentaires baissent ou que les conditions climatiques se détériorent vraiment dans le Nord-Est de l’Europe, ces fringilles peuvent arriver en grands nombres. Des dortoirs peuvent regrouper des centaines de milliers d’individus, voir 1 ou 2 millions. Malheureusement pour les ornithologues aveyronnais, ces dortoirs sont plus fréquents en Suisse, en Allemagne que dans notre département. Nous n’en n’avons que des miettes, certains ont la chance d’en attirer à leurs mangeoires une ou deux dizaines d’individus.
En plumage neuf, les plumes de la tête de ce pinson sont de couleur beige aux extrémités. Mais en s’usant elles laisseront apparaître la couleur noire de la tête et du dos.
Les mâles sont très orangés, les femelles sont plus pâles et n’ont pas la tête noire.
Les Pics épeiches viennent aussi aux mangeoires mais ça sera pour le prochain affût.
Remarque de Cécile : Et les moineaux, alors ! Ils comptent pour du beurre ?
Jean-Luc Girasol