Nature

Gorges du Tapoul, 13 octobre 2021

Ce mercredi matin, nous partons au marché de Meyrueis. Les touristes sont partis et le nombre d’étals a bien diminué. J’entraîne Cécile pour « l’ascension du rocher de la Vierge ». Ce n’est pas une crise mystique mais nous pourrons y dominer Meyrueis, j’adore voir les toits des vieilles villes et découvrir ce qui se cache derrière les murs trop hauts quand je suis piéton.

Meyrueis pendant l’ascension

Redescendus, je pousse de nouveau Cécile à explorer un sentier qui borde la Jonte en rive gauche. Nous passons devant une bâtisse qui ferme une grotte…

Cave à fromage abandonnée

J’allume la lampe du téléphone et nous explorons l’intérieur. C’est une ancienne cave à fromages comme en attestent des étagères en pierres où étaient affinés ces produits.

Etagères à fromages (je remplacerai la photo de piètre qualité plus tard, les smartphones ont leurs limites)

Un peu plus loin des pierres moussues au pied d’un chaos rocheux révèlent les traces d’une résurgence temporaire.

Résurgence de la Doux (appellation de E.A. Martel)

Un réseau souterrain a été exploré une vingtaine de mètres au dessus où coulent des eaux venues du Causse Noir. Je vous en reparlerai plus tard quand cette résurgence sera active cet hiver ou au début du printemps. Pour l’heure, direction les gorges du Tapoul, non sans avoir observé deux Cincles plongeurs qui se poursuivaient sur la Jonte…

Les gorges du Tapoul se situent sur la commune des Rousses. De Meyrueis, nous prenons la direction du Mont Aigoual en passant par le col de Perjuret et à Cabrillac, nous descendons vers Massevaques où plusieurs ruisselets forment le ruisseau de Massevaques qui creuse les gorges du Tapoul. 1,2km environ après Massevaques nous nous garons devant un long banc de bois et descendons un bon chemin vers les gorges (celui-ci n’est même plus indiqué sur la carte IGN sur Géoportail). Plus nous descendons, plus la rumeur torrentueuse du ruisseau se fait entendre. La fin du chemin est une calade, comme dans nos villages médiévaux de la commune de Mostuéjouls. Un gué devait exister autrefois mais les fureurs des crues ont dû tout emporter ; il subsiste une barre de fer tordue enchâssée dans un bloc.

Le fond des gorges est fait de blocs de granit énormes où s’écoule le ruisseau en multiples cascades assourdissantes. Devant nous une mini plage et un gour aux eaux plus calmes nous invitent à la baignade. Un endroit idyllique. Après avoir trempé la main dans l’eau, je suis vite rattrapé par la réalité, nous sommes en octobre et sa température doit être inférieure à 10°C !

C’est l’heure du pique-nique et nous choisissons des pierres bien exposées au soleil comme sièges et table.

Paré pour le plongeon !

L’été, ces gorges font le bonheur des canyonnistes et une petite économie locale s’est développée autour de ce sport. La pratique est réglementée : l’accès est interdit du 1er octobre au 30 avril (niveaux et température de l’eau), interdit tous les jours avant 10h et après 17h (secours compliqués), interdit les lundis et vendredis (pour laisser un peu la faune vivre tranquille). Le stationnement est interdit aux abords des accès sur la route des gorges en juillet/août, le parking est obligatoire au village des Rousses en contre-bas et une navette dépose et ramène les canyonnistes.

Aujourd’hui, personne pour perturber la sérénité des lieux.

De cascade en vasque, de vasque en cascade
Vive l’eau vive !
Eau cristalline mais froide
L’automne est là ! Feuilles de hêtre, arbre dominant sur ces pentes (avec quelques érables et chênes)
Cécile lézarde ; malgré le soleil, les rochers ne sont pas très chauds

Il n’y a pas de chemin pour suivre le fond des gorges, les pentes sont vraiment très inclinées. Nous remontons pour tenter un autre chemin qui part des maisons des Brasques mais celui-ci est barré d’une chaîne et une pancarte « propriété privée » nous prive d’un autre accès aux gorges. Heureusement, dans le virage suivant, un sentier « de chèvre » nous permet de descendre au Tarnon.

Le Tarnon vers l’aval

Nous remontons vers l’amont pour retrouver la fin des gorges du Tapoul.

Jolis blocs que même les crues doivent avoir du mal à déplacer

Une Bergeronnette des ruisseaux et un Cincle plongeur nous accueillent pendant notre remontée vers la confluence. Quelques baguettes de saules écorcées prouvent que les castors fréquentent ces lieux. Nous retrouvons le ruisseau de Massevaques qui se jette par une dernière cascade dans le Tarnon.

Belle cascade à la fin des gorges du Tapoul

La remontée vers la route est aussi raide que la descente.

Une petite pause s’impose.

La rive droite du Tarnon est dominée par les bancs de calcaires du Causse de la Can de l’Hospitalet, petit causse témoin isolé du Méjean par le Tarnon. Ici on passe du granit au calcaire, du calcaire aux schistes à chaque vallée.

Dans le prolongement de la vallée du Tarnon, un petit mont ressemble étrangement à un ancien volcan décapé par l’érosion comme le Mont Gerbier de Jonc.

Bientôt l’automne sera flamboyant.

Au retour vers la voiture, nous en profitons pour ramasser quelques châtaignes sur la route.

Un châtaignier séculaire
Bientôt, chauds les marrons !
Jean-Luc