Invité surprise !
Mercredi 08/09/21
Nous roulons depuis plusieurs heures vers Nantes lorsque nous recevons par MMS de Pierre notre voisin, 3 photos de Vautour fauve dans un jardin sans plus d’explication. Comme nous n’allons pas tarder à nous arrêter pour le break de 16h, nous attendons pour en savoir plus…
-Eh ! c’est dans le jardin. C’est le muret du garage. C’est dingue, un vautour posé chez nous !
Nous appelons aussitôt Pierre.
– Je suis passé devant chez vous et je l’ai vu dans votre allée. Je suis allé le voir de près, il n’était pas sauvage. Je l’ai « poussé » tranquillement vers votre poulailler désaffecté et j’ai fermé la porte. Ensuite j’ai cherché le n° de la LPO pour qu’ils puissent venir le chercher.
Un gars de la LPO est arrivé et l’a attrapé au cou, l’oiseau ne s’est pas débattu, il l’a chargé sur son dos et l’a mis dans une cage dans son pickup. Il avait un accent, le gars, pas le vautour.
Le gars c’est Robert de la LPO Grands Causses qui a en charge l’équarrissage et le nourrissage des vautours sur Cassagnes. Voir l’article « Sale temps pour les agneaux ».
D’après Bertrand Eliotout, auteur de la monographie sur le Vautour fauve aux éditions Delachaux et Niestlé, l’apprentissage du vol prend environ 1 mois. Pendant cette période, les jeunes vautours peuvent être dénutris et la force leur manque pour effectuer des vols battus s’ils maîtrisent encore mal le vol dans les ascendances. L’auteur estime de 15 à 20% des jeunes qui n’atteindront pas l’âge d’un an.
« Notre » vautour est donc parti rejoindre quelques jeunes congénères pour y être requinqué dans une volière de Cassagnes, premier lieu de réintroduction des Vautours fauves dans les gorges de la Jonte. A ce jour, nous n’avons pas de nouvelles ; il devrait être relâché bientôt si son état le permet…
vendredi 10/09/21 18:56
Toujours en région nantaise, nous partons de chez une amie et nous recevons à nouveau un MMS de Pierre avec des photos d’un Vautour fauve… et, cette fois, nous reconnaissons notre terrasse !
–Tu ne vas pas le croire, encore un ! nous écrit Pierre au téléphone.
C’est incroyable, il suffit que nous partions quelques jours pour que notre jardin serve de piste d’atterrissage pour les grands rapaces. Je n’ai pourtant pas laissé traîner une peau de mouton dehors.
Je tente d’appeler la LPO mais à cette heure personne ne répond, je laisse un message à tout hasard.
Samedi 11/09/21
J’essaye de contacter le centre de soins de la faune sauvage de Millau sans succès, je laisse un message au sujet du vautour.
Samedi en début de soirée, le centre de soins me rappelle, la personne est seule et ne peut se déplacer pour récupérer l’oiseau. Il faudrait essayer d’appeler les pompiers car sur Millau, ils ont des personnels formés pour la capture d’animaux domestiques ou sauvages mais ils n’interviendront sûrement pas aussi loin. De plus vu l’heure, le centre de soins sera fermé. Mon voisin a donné à boire au vautour qui a bu, c’est déjà une bonne chose. Mon voisin n’a pas de voiture et nous concluons que le vautour devra attendre notre retour dimanche soir.
Dimanche 12/09/21 18h30
Nous arrivons à Comayras, pas de vautour sur la terrasse, Pierre arrive pour nous annoncer la triste nouvelle : ce matin, il a retrouvé l’oiseau mort. Il est assez attristé, il était content d’avoir pu faire quelque chose pour le premier mais le concours de circonstances de l’heure de sa découverte un vendredi soir n’a pas aidé à son sauvetage.
Lundi 13/09/21
Renaud de la LPO Grands Causses vient récupérer le cadavre. En soupesant le sac dans lequel se trouve « notre » pauvre vautour, Renaud le trouve plutôt léger ; d’après lui, il devait être assez dénutri et avait donc peu de chances de s’en sortir. Il arrive un seuil où les carences provoquent des lésions irrémédiables. Le cadavre sera mis au congélateur et autopsié plus tard dans un laboratoire spécialisé sur Lyon.
La sélection naturelle est impitoyable et en tant que naturaliste nous le savons. Mais nous aimons bien lui mettre des bâtons dans les roues et donner une seconde chance aux moins doués, aux moins chanceux…
Merci à Pierre notre voisin pour son aide et ses photos.
Photo mystère
Je vais reprendre l’idée de la photo mystère du « blog des confinés de la Bréhardière » que je tenais lors du premier confinement. La réponse à cette photo sera donnée dans l’article qui suivra (pas de date précise de parution). Si vous êtes inscrit sur le blog, vous recevez un mail à chaque nouvel article.
A vous de jouer !