En rentrant dans la maison, mon regard est attiré par un gros insecte posé sur la moustiquaire d’une fenêtre. Une Mante religieuse, « sympa c’est une femelle adulte » me dis-je. Mais en m’approchant, c’est une Empuse que je découvre et je cours chercher le boîtier avec un objectif macro.

L’Empuse est une cousine de la Mante religieuse, vivant principalement sur le pourtour méditerranéen.

J’ai déjà observé une fois une Empuse sous sa forme larvaire que l’on appelle diablotin mais c’est la première fois que j’admire un adulte. C’est une femelle car ses antennes sont fines, celles du mâle ressemblent à des râteaux comme celles de certains papillons de nuit.

Par rapport à une Mante religieuse, c’est surtout la tête de l’insecte qui diffère ou plutôt l’appendice qui trône sur la tête.

Laissons Jean Henri Fabre la décrire dans ses Souvenirs entomologiques : « Oh ! la bizarre tête ! Frimousse pointue, avec moustaches en croc fournies par les palpes ; gros yeux saillants ; entre les deux une dague, un fer de hallebarde ; et sur le front quelque chose d’inouï, d’insensé : une sorte de mitre, de coiffure extravagante qui se dresse en promontoire, se dilate à droite et à gauche en aileron pointu et se creuse au sommet en gouttière bifide. »

D’après les observations de cet entomologiste, cette bizzarerie sert de défense contre d’autres insectes, que l’Empuse bouscule en donnant des coups de tête.

Contrairement à la Mante religieuse, l’Empuse femelle ne dévore pas le mâle après l’accouplement. Les oeufs déposés dans l’oothèque éclosent avant l’hiver et les petites larves resteront cachées jusqu’au printemps en attendant de se développer.

Malgré leur taille, environ 6cm, les adultes sont difficiles à détecter. Leur couleur et leur finesse leur permettent de passer inaperçus dans les végétaux qu’ils fréquentent.

Les pattes avant sont des pattes ravisseuses comme celle de la Mante, les pointes permettent de maintenir fermement les proies capturées.