« Aimez-vous à ce point les oiseaux
Que paternellement vous vous préoccupâtes
De tendre ce perchoir à leurs petites pattes ? »

N’ayant pas un grand nez, je me contente d’offrir notre tilleul aux oiseaux et surtout d’y accrocher une mangeoire où je dépose des graines dans un trou (voir l’article : Surprise à la mangeoire 2).

A partir de janvier, une belle troupe pouvant compter jusqu’à une trentaine de Chardonnets élégants a fréquenté les mangeoires.

Nous avons aussi la chance d’avoir un couple de Mésange nonnette et un de Sittelle torchepot en permanence pendant l’hiver.

La sittelle comme la nonnette, emporte toujours plusieurs graines à la fois. La nonnette a l’habitude de faire de petites réserves de nourriture.

Cette semaine une nouvelle espèce a fait son apparition, augmentant chaque jour son effectif. C’est un petit fringille à peine plus grand que le Serin cini, soit la taille d’une Mésange bleue : le Tarin des aulnes (Carduelis spinus) .

Cet hiver une seule femelle de Tarin fréquentait le jardin. Est-ce la neige tombée sur les plateaux ce week-end qui les a fait descendre dans notre vallon, ou les aulnes des bord du Tarn n’ont-ils plus de graines ? Toujours est-il que nous sommes heureux de les accueillir. La taille de nos graines de tournesol (achetées à la LPO 12) est bien adaptée au bec des Tarins. Mais heureusement qu’ils sont arrivés tardivement car mes 45kg de graines n’auraient pas suffi pour l’hiver. La bande a dépassé les 17 individus pendant deux ou trois jours.

Les mâles sont reconnaissables à leur couleur jaune et à un petit béret noir sur la tête. Les mâles d’un an ont des couleurs moins vives et le béret n’est pas encore noir. En s’usant, la bordure jaunâtre des plumes disparaîtra et laissera apparaître une calotte noire.

Comme la plupart des passereaux, la femelle est plus terne et sans calotte.

Le tarin se reconnait aisément du Serin cini, même de dos, avec ses larges bandes alaires jaunes et les bordures jaunes de ses rémiges. Le bec du tarin est plus pointu.

Les tarins sont des oiseaux grégaires et se déplacent en groupe, ils sont assez bavards et même bruyants quand la troupe est importante.

En Aveyron, le Tarin des aulnes n’est pas nicheur, c’est un hivernant commun. En France, il se reproduit dans les massifs montagneux et sporadiquement ailleurs.

Les tarins hivernants arrivent de l’Europe de l’Est, de la Scandinavie, de la Finlande et de la Grande-Bretagne. Les oiseaux ne stationnent pas forcément en France et certains continuent leur migration vers l’Espagne. Le départ en migration dépend des ressources alimentaires : graines de conifères, d’aulnes et de bouleaux…

Les tarins sont peu sauvages, sans doute ces oiseaux vivent-ils dans des endroits où l’homme est peu présent en Europe.

Les photos ont été réalisées depuis la terrasse, assis dans un fauteuil pliant sans camouflage à 6 m des oiseaux.

Jean-Luc Tournier