Insectes

La cigale sans les fourmis, 3 juillet 2023

Ce matin, nous emmenons nos amis Pascaline et François faire une mini-rando sur le sentier des mouflons comme l’appelle Lily. C’est un sentier qui domine le Tarn et qui chemine au dessus de la route des gorges…

La plupart des images de paysage qui suivent, ont été prises en hiver. Vous les reconnaîtrez facilement.

Ce sentier démarre près de l’hôtel de la Muse, après le pont du Rozier, pour finir vers le camping de l’Alternative. Remontant vers l’amont sur une longueur d’environ 1km, il est très agréable car il permet d’avoir une vue aérienne sur les eaux transparentes du Tarn. Son seul défaut, c’est de ne pas permettre un retour en boucle, il faut donc faire demi-tour ce qui permet tout de même d’avoir une autre vision des gorges. Aujourd’hui nous partirons de l’amont car il n’y a pas de place pour stationner, les touristes étant arrivés.

Adossée à la roche une bergerie antique abrite non plus des moutons mais quelques promeneurs ou chasseurs de passage.

C’est une bergerie, adossée à la colline, on y vient à pied, on ne frappe pas …
Un mur bien appareillé

Le troupeau ne devait être pas bien gros, une douzaine de brebis peut-être. A quelques mètres de l’abri, une font*, coulant d’une interstrate*, permettait d’abreuver le petit troupeau. Les Capillaires de Montpellier, petites fougères élégantes, poussent souvent sur les suintements.

« La font », tout suintement était précieux
Signe du passage des mouflons

Si nos amis les mouflons laissent des traces, ils laissent aussi leurs parasites ; sur ce chemin les tiques sont nombreuses et nous nous retrouverons tous les 4 avec au moins une tique sur le pantalon mais heureusement, aucune ne se sera fichée dans notre épiderme.

Nous passons contre une formation étonnante, difficile de dire si ce sont des concrétions qui ont façonné ces « étagères ».

Avant la construction de la route Mostuéjouls/les Vignes, ce sentier permettait d’atteindre les champs situés en amont de Mostuéjouls.

Une belle calade
Pointant vers le ciel, le rocher de Capluc, vous pouvez monter au sommet, si n’avez pas le vertige
En été

Nous arrivons à la fin de notre courte randonnée, demi-tour !

Dommage, pas de loutre ou de castor plongeant dans les eaux limpides

Effectivement, le paysage est différent au retour.

Il y a un Héron cendré sur le rocher dans le Tarn, si,si !
Au mois de mai, le héron n’est plus là !
Direction le hameau d’Eglazines, pour un prochain article

Cécile nous interpelle : « un drôle d’insecte verdâtre accroché à une plante ! »

C’est une cigale qui vient de se métamorphoser, sa couleur changera en quelques heures. Les larves de cigales vivent en général 4 années sous terre, elles émergent du sol puis s’accrochent à une plante, une tige, à une écorce. La peau du dos va se craquer et l’insecte définitif va s’extraire petit à petit de l’exuvie*. Du premier fendillement de la larve à l’envol de l’insecte, il se passe environ trois heures, voire plus. Cette métamorphose ressemble fort à la naissance de la libellule.

Prendre l’air après 4 ans sous terre, ça fait du bien !

Les cigales sont des nouvelles venues dans les gorges du Tarn ; il y a 20 ans leurs chants n’y résonnaient pas. Aujourd’hui ce sont plusieurs espèces que l’on y rencontre. Comme les oiseaux ou les criquets, chaque espèce a son propre chant. Certaines chantent fort, d’autres sont inaudibles aux oreilles vieillissantes.

Les cigales se nourrissent de la sève des arbres qu’elles sucent en plantant leur rostre dans les rameaux tendres.

De retour à la maison, les recherches faites sur internet font penser que nous étions en présence d’une Cigale commune (Lyrista plebeja).

4 ans sous terre pour un seul été, elle peut chanter sans faire de provision

L’exuvie est très solide et l’on peut encore en trouver en pleine hiver malgré toutes les intempéries passées.

Malheureusement je n’avais pas d’appareil avec un objectif macro, les photos ont été faites au portable.

Jean-Luc De La Font

Jean-Luc