Suivi d’un nid de Vautour moine n°1, 28 juin…

Contrairement aux Vautours fauves qui sont rupestres, les Vautours moines construisent leur nid dans les arbres. Dans les Causses, le support est souvent un pin sylvestre dont le sommet a été déformé par le poids de la neige ou cassé par le vent ; il offre ainsi une base pour établir la plateforme du nid qui est assez conséquent. Les nids sont construits sur les pentes boisées dans des secteurs assez tranquilles, éloignés des activités humaines. Mais il arrive que le couple ayant construit son nid en février, hors des flux touristiques, puisse se retrouver avec une activité de randonnée ou autre, passant ou se déroulant à proximité.

Pour le nid que je suis, ce n’est pas le cas. Le chemin, bien que passant dans sa zone, est éloigné d’environ 200m. Le nid est visible depuis le chemin mais encore faut-il avoir une idée où chercher, et sans longue-vue il est impossible de le trouver. Moi-même, je mets toujours plusieurs minutes à retrouver mes repères. Fort heureusement, ce chemin n’est pas noté sur la carte IGN 25000, limitant le nombre de passage de promeneurs. Je ne reste jamais plus de 5mn à un point d’observation.

Malgré cela, des dérangements inhabituels peuvent arriver, comme un joueur de saxophone qui avait trouvé que ce chemin offrait un cadre idéal pour jouer. Je revenais de rando et j’entendais la mélodie, forte agréable au demeurant. Je me demandais si je devais intervenir mais j’avais une vingtaine de minutes pour l’atteindre. Heureusement quand je suis arrivé au départ du sentier le musicien s’est arrêté de jouer.

Aujourd’hui je fais un premier arrêt pour m’assurer que le nid est occupé. Je ne vois rien – pas d’adulte dessus – et je suis inquiet. Avec Cécile, nous montons alors plus haut pour dominer la plateforme. Les branches ont poussé ou se sont déplacées avec le vent si bien que j’ai du mal à distinguer l’intérieur du nid. Toujours pas d’adulte. Finalement, je distingue une vague forme, le poussin doit être couché. Cécile découvre un adulte perché sur un piton dominant le secteur, c’est bon signe. A un moment, le poussin se relève et nous pouvons voir qu’il est bien emplumé mais il se recouche rapidement.

Nous pouvons donc repartir rassurés, la nidification se poursuit. A suivre…

Digiscopie du vautour moine adulte posé à 400m

Sur le chemin du retour, je trouve une Leuzée conifère bien reconnaissable avec sa forme de pomme de pin, d’où son nom. Personnellement, je trouve plutôt une ressemblance avec un petit artichaut. Elle pousse au milieu du chemin, encore heureux que je n’ai pas marché dessus, difficile d’avoir les yeux partout. Il paraît que cette plante tend à se raréfier car elle finit souvent dans les bouquets secs quand sa tige est plus élevée.

Leuzée conifère
Raisin d’ours ou Busserolle

Sur le bord du chemin, les raisins d’ours commencent à mûrir et leurs baies sont déjà rouges sur certains pieds. Ce sous-abrisseau est un cousin de la myrtille et de la bruyère. Les baies, bien que comestibles, sont farineuses et insipides. En pharmacopée, les feuilles sont utilisées pour des traitements d’infections urinaires mais avec des précautions, comme tous les remèdes.

Jean-Luc