Comme tous les jours je descends au lavoir pour brancher le tuyau qui remplira ma cuve de 250 litres pour arroser le jardin et là, un tuyau d’un drôle de genre m’attend sur le rebord du bassin…

Pas de panique ce n’est qu’une Couleuvre verte et jaune inoffensive mais je claudique vers la maison (j’ai une déchirure musculaire au mollet droit) chercher mon puissant zoom qui me permettra de la photographier sans m’approcher et la faire fuir.
Nous revenons avec Cécile et le serpent n’a pas bougé. Sa position n’est pas évidente pour la faire rentrer entièrement dans le cadre du viseur.

Elle est plutôt coopérative et laisse à Cécile le temps de retourner chercher un autre boîtier avec un objectif moins puissant.

La Couleuvre vert et jaune (Colubra viridiflavus) peut atteindre la taille de 1.50m mais celle-ci ne doit pas dépasser les 90cm. Elle est réputée agressive quand on la « chatouille » et mord avec force mais avant, elle soufflera et cherchera surtout à s’enfuir. Pour le moment la nôtre est « cool » et pose sans bouger.

En France, elle est répartie sous un ligne approximative de Nantes à Sedan avec une absence dans le Nord du Massif Central, la Sologne, l’Alsace et la Lorraine, le pourtour méditerranéen et les altitudes au-dessus de 1500m environ.

En Occitanie, voici les données et la répartition des années 2011-2022. Ci-dessous les départements du Lot, de l’Aveyron et du Tarn. La flèche bleue indique Comayras.

Ci-dessous, on voit son absence méditerranéenne, sur l’Aubrac et la Margeride en Lozère (département du haut).

Sur le pourtour méditerranéen, la Couleuvre verte et jaune est remplacée par la Couleuvre de Montpellier qui occupe les mêmes biotopes. La Montpellier peut mesurer jusqu’à 2 mètres et se nourrit de serpents (entre autres) ce qui explique le non recouvrement de leurs répartitions.

La séance photo étant terminée, j’ai mon tuyau à brancher. Cécile, pas très rassurée, pousse notre « nouvelle amie » avec un tube trouvé sur place, elle tente de s’échapper en grimpant le long du mur mais les lois de l’apesanteur la font chuter dans le premier bassin.

Elle finit par partir par le trou de vidange du dernier bassin. Un voisin l’a aperçue juste avant nous, heureusement qu’il ne l’a pas chassée ou tuée.

Belle rencontre, jusqu’à présent celles que j’ai vues dans la nature ne m’ont guère laissé le temps de sortir mon appareil photo. Si vous aimez les serpents, vous pouvez lire sur ce blog, l’article « Oh la belle verte et jaune » dans la catégorie reptiles.

Jean-Luc Le Blanc